Avec le marché du travail saturé et toujours plus d’étudiants diplômés chaque année, nous sommes beaucoup de psychologues pour peu de postes ouverts. C’est un vrai problème ; cela peut parfois nous insécuriser au début de notre pratique et nous sommes parfois, malgré nous, en concurrence. De plus, lorsqu’on a un syndrome de l’imposteur, le collègue sera toujours plus fort, toujours plus doué que nous ; finalement on a peut-être peur que le collègue nous pique notre place ou fasse la même chose que nous.
J’ai l’impression que cette sensation est assez majorée lorsqu’on travaille en institution (je pense qu’il en est fortement de même en libéral, n’hésitez pas à témoigner) ; en effet, en institution chacun à sa place attitrée et des missions qui lui sont propres, en fonction de ce pourquoi elle a été embauchée. Par exemple, vous êtes embauché en tant que psychologue pour faire de la recherche, ou pour prendre en charge les patients en psychothérapie ou encore pour réaliser des bilans neuropsychologiques. Chacun à ses missions, et pourtant, il arrive que certains débordent sur le travail des autres et là ça peut devenir gênant !
Personnellement, je sais que c’est quelque chose avec lequel j’ai beaucoup de mal, je me sens parfois assez insécurisée quand des collègues débordent sur ma pratique ou ce qui peut en ressembler. J’essaye de travailler cela de mon côté et on m’a donné une piste intéressante à explorer. Tout d’abord, ce n’est pas parce qu’un collègue utilise la même technique que vous qui l’effectuera COMME VOUS. J’ai mis un moment à le comprendre mais j’arrive à me faire à cette idée. Il y a énormément d’autres facteurs qui entre en jeu, que la technique en elle-même : le positionnement, le cadre, l’alliance avec le patient, la formation initiale, notre personnalité etc…
Ensuite, on m’a demandé « quel genre de psychologue voulez-vous être ? » et en réponse à cette question j’ai effectué un petit exercice avec comme phrase d’introduction « Je suis une psychologue qui … / je veux être une psychologue qui … ». Si vous ressentez le glissement de pratique comme étant insécurisant, je vous invite à faire ce petit exercice afin de trouver votre identité professionnelle. C’est aussi une façon intéressante de se programmer des objectifs ; et si comme moi vous êtes impatients et que vous avez envie d’apprendre toujours plus, toujours plus vite, cela peut être une façon de se poser et de ralentir ; de se dire que ces objectifs sont programmables sur toutes votre carrière.

Cet exercice peut également être fait lorsqu’on est étudiant. Si on arrive suffisamment à se projeter cela peut vous aider à construire votre projet futur comme par exemple le choix de votre master, de stage ou votre premier poste.
Penser à son identité professionnelle, cela peut aussi être « qu’est ce que je veux proposer à mes patients » ; soyez vous même et en totale congruence avec l’approche que vous avez envie de proposer au patient. Si c’est de la TCC, une approche analytique, intégrative, systémique, une approche spirituelle ou autre ; n’ayez pas peur du jugement des autres professionnels. Votre « outil » principal c’est d’abord vous en tant que personne avec votre personnalité et comment vous souhaitez vous présenter à votre patient. C’est ce qui définira votre identité professionnelle et qui fera de vous un professionnel unique.
Et vous ? Est ce que cela vous arrive de vous sentir insécurisé dans votre pratique ? Peut -être inconsciemment en concurrence avec un collègue ? Ou en tant qu’étudiant ?
Bonjour,
Je suis assez étonnée que vous mentionnez une « approche spirituelle ». Un psychologue a-t-il le droit en France d’intégrer ses propres convictions religieuses ou spirituelles à sa pratique? Y a-t-il un cadre réglementaire?
Merci pour vos articles toujours intéressants 🙂
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Bonjour, je pense qu’on associe peut être a tort la spiritualité au mot conviction. Une de mes collègues qui pratique avec cette approche à répondu cela si ça vous intéresse 😊 :
« Je dirais qu’il ne s’agit pas de d’intégrer ses propres convictions mais de prendre en compte celles de l’autre d’abord, pour aller chercher des ressources supplémentaires et parfois des outils, parce que le cheminement spirituel est aussi une forme de soutien et de développement des capacités de la personne comme la compassion, le pardon, la joie intérieure.. spiritualité ne veux pas forcément dire croyances «
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