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Programme d’autocompassion en pleine conscience (MSC)

Après quelques semaines sans vous présenter de lecture, je reprends les bonnes habitudes et cette fois je vous parle de 2 livres : Un manuel pour thérapeute et un cahier d’exercice pour le patient. Vous savez à quel point j’aime les livres self-help ; surtout que ce lot de livre reflète particulièrement la pratique comme je l’envisage : Le thérapeute et le patient forment une équipe. Le thème principal de ces deux ouvrages est le concept d’autocompassion.

Qu’est-ce que l’autocompassion ?

La littérature sur l’autocompassion a montré que bien souvent lorsqu’on veut venir en aide à une personne ou lorsqu’un de nos proches est en difficultés, nous savons faire preuve de compassion et trouver les mots qui pourraient le réconforter, lui faire du bien.

Lorsqu’il nous arrive quelque chose de négatif qui nous impacte émotionnellement, nous pouvons avoir, au contraire, un discours qui peut être très dur envers nous-même. « Je suis nul.le » ; « Je l’ai mérité » ; « c’est ma faute »… Faire preuve d’autocompassion consiste donc à se traiter comme vous traiteriez un ami qui vit la même chose que vous. Faire preuve de bienveillance envers soi-même.

La différence avec l’estime de soi ?

L’estime de soi est présente lors des succès, on se sent valoriser, compétent, bien. Mais elle nous déserte en cas d’échec et là, c’est la chute. On se dévalorise. L’autocompassion, elle, est une amie fidèle surtout dans les moments difficiles, car elle permet d’accepter ce qui nous arrive tout en étant bienveillant avec soi-même. « Je fais de mon mieux ».

Mindful self-compassion (MSC) – Programme d’autocompassion en pleine conscience

Dans le premier livre à destination des thérapeutes, les auteurs nous présentent le concept d’autocompassion à travers plusieurs recherches réalisées sur l’efficacité de programme d’autocompassion en comparaison à d’autres types de thérapies.

Nous avons ensuite les 8 séances décrites dans le détail avec tous ses exercices : trame de méditation, lectures, thématiques développées (retour de flamme, travaillé autour de la honte, relations difficiles…), les discours exploratoires qui sont en réalité une retranscription de retours de patients sur l’exercice qui vient d’avoir lieu. C’est assez intéressant d’avoir un exemple de comment l’exercice a pu être vécu par les différents participants et comment le thérapeute choisi d’y répondre. C’est une façon pour le thérapeute qui souhaite construire un groupe d’autocompassion d’avoir un panel de réactions possibles.

Tout y est décrit minute par minute et dans le détail (jusqu’à la suggestion de sortir une boite à mouchoir) afin d’avoir un vrai manuel pratique pour mettre en place un groupe d’autocompassion.

Ensuite, nous avons toute une partie qui nous explique comment nous pouvons introduire l’autocompassion en psychothérapie (qui est assez différente du programme MSC, car les intervenants ne sont pas forcément psychologues ou professionnel de santé). J’ai trouvé particulièrement intéressant le fait que les auteurs prennent un temps pour parler de l’autocompassion chez les soignants et les psychologues ; surtout en cette période difficile. Les auteurs nous parlent de fatigue compassionnelle chez les psychologues ou les soignants et comment nous pouvons aussi prendre soin de nous, pour mieux prendre soin des autres. Un plus dans cet ouvrage, c’est que vous avez du contenu numérique à télécharger et ici ce n’est pas négligeable car il s’agit de toutes les méditations qui sont présentées au fil de séances. C’est un ouvrage que je recommande pour tous les professionnels de santé intéressés par ce concept et qui souhaite développer un groupe MSC. Ce n’est pas un livre qu’on lit d’une traite, il faut prendre son temps pour s’approprier les séances.

Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience – Comment apprendre à s’aimer

En ce qui concerne le self-help, il est un excellent complément à la psychothérapie pour le patient et aussi un très bon outil pour le psychologue qui souhaite intégrer l’autocompassion dans sa pratique. Le vocabulaire est très accessible, la lecture est plutôt fluide. On reprend les explications de l’autocompassion en plus simplifié et de nombreux exercices sont présentés, des trames de méditation, des techniques d’ancrage… Ce que j’ai trouvé également intéressant, c’est la présence d’un chapitre qui déconstruit les idées reçues ou les réflexions que l’on pourrait entendre sur l’autocompassion. Par exemple : l’autocompassion n’est-ce pas juste s’apitoyer sur son sort ? » « être autocompatissant c’est être égoïste et centré sur soi ».

Des témoignages de patients mais aussi des auteurs qui nous expliquent en quoi le fait d’être bienveillant envers soi-même les ont aidés dans leur quotidien. C’est un ouvrage très ludique qui devient le partenaire du patient entre deux consultations.

Je le conseille pour toutes les personnes qui seraient intéressées par l’autocompassion et comment se l’appliquer à soi-même ; patients, proches, thérapeutes, étudiants… (Attention cependant, être accompagné dans ce processus est plus que recommandé, ne serait-ce que pour éviter d’être seul en cas de retour de flamme).

Vous connaissiez le concept d’autocompassion ?

4 réflexions au sujet de “Programme d’autocompassion en pleine conscience (MSC)”

  1. Bonjour, merci pour ces recommandations et vos articles très intéressants !
    Si je comprends bien, vous recommandez à vos patients, en complément de la psychothérapie, certaines références de livres self-help ? Je suis une étudiante en psychologie et cela m’intéresse beaucoup, car c’est une chose dont on ne parle pas en cours (je suis encore en licence). Je me demandais si ce type de pratique était répandu chez les psychologues ? Est-ce que cela suit certaines règles de bonne pratiques, ou est-ce que c’est uniquement du ressort de chaque psychologue ? Auriez-vous des ressources pour professionnels sur ce thème ? J’ai cherché des articles scientifiques, mais je ne parviens pas à obtenir la version complète (par exemple : Integrating self-help into psychotherapy: 16 Practical suggestions par J. Norcross)
    Merci beaucoup et bonne soirée,
    Margot

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    1. Bonjour,
      Oui tout à fait, il m’arrive de recommander des livres « self-help » lorsque je trouve que cela peut être pertinent pour le patient entre les séances. C’est un véritable complément de la psychothérapie et cela peut nous permettre d’avoir un support sur lequel travailler la séance d’après. Je ne sais pas si c’est très répandu en France, en tout cas au Canada ça l’est plus. Je tiens ça d’une de mes enseignantes de licence et Master et j’ai tout de suite accroché avec le concept. Peut être qu’en France on parlera davantage de « bibliothérapie » et encore ce n’est pas tout à fait la même chose il me semble. Vous aurez plus de chance du côté de la littérature anglo-saxonne je pense 🙂

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