Séries et films

Les Eblouis

Il y a quelques semaines, j’ai regardé le film « les Eblouis » de Sarah Suco qui s’est inspiré de sa propre histoire pour le réaliser.

Dans ce film, on suit Camille et sa famille qui veulent s’impliquer davantage dans le bénévolat, l’humanitaire ou l’associatif. En sortant de l’église, la famille de Camille se fait inviter par une bonne sœur à un repas collectif donné après l’office par la communauté de la Colombe.

C’est alors le début d’une longue descente aux enfers. Progressivement, la famille de Camille s’implique toujours plus dans la vie de la communauté, change ses habitudes, s’isole des autres personnes et de leur propre famille (qui discute le choix de fréquenter la communauté). Nous suivons toute l’histoire à travers les yeux de Camille qui a alors 14 ans au moment de ce changement de direction pour ses parents et ses 3 frères et sœurs. Et c’est justement très intéressant, car on peut alors voir l’ambivalence ressentie à l’adolescence de chercher à s’autonomiser en prenant de la distance avec ses parents et l’appartenance à une communauté. L’ambivalence de dénoncer ce qu’elle voit et ne pas dénoncer ses parents pour négligence.

Camille Lourmel jouée par Céleste Brunnquell

Dans ce film qui nous raconte l’emprise sectaire, tous les ingrédients y sont : Un gourou charismatique qui manipule un groupe de personnes vulnérables et en quête de sens dans leur vie. L’introduction de faux souvenirs lors de « prières » afin d’isoler ses brebis (il se fait appeler le berger dans le film.)

L’illustration des profils de victimes de cette emprise par le personnage de Camille Cottin qui joue la mère de Camille dans le film. On voit que c’est une femme très vulnérable et fragile sur le plan psychique. La mère de Camille est d’ailleurs la première à s’investir dans la communauté avec aucun recul et aucune critique des injonctions que le « Berger » peut exprimer. On y voit clairement un déni complet de la situation même après plusieurs sonnettes d’alarme déclenchées par Camille et son frère (qui sont les seuls enfants à se rendre compte de la véritable nature de la communauté).

Camille Cottin (Christine Lourmel), Jean-Pierre Darroussin (Le Berger) et Eric Caravaca (Frédéric Lourmel)

Un personnage plus secondaire craque à un moment du fait de son isolement et du fait qu’elle n’a pas vu sa famille depuis de nombreuses années. On se rend compte à ce moment du procédé de manipulation utilisée chez plusieurs femmes de la communauté. Malgré tout, son discours est complètement contaminé par les idées du gourou et l’emprise qu’il a sur tous ses « fidèles ».

Humiliation, paroles culpabilisantes, maltraitance et abus sexuels sont également représentés dans ce film.

La famille finit par changer complètement son mode de vie au fur et à mesure du film et les parents finissent même par oublier leur rôle principal de protection des enfants.

C’est un film qui m’a fait réagir et que j’ai trouvé très juste dans sa réalisation et dans son jeu. Certaines scènes peuvent être difficiles à regarder du fait de leur thématique, par tant par des scènes explicites, car tout est suggéré et rapporté par d’autres personnages, mais par le caractère réaliste de ce qui est représenté.

Je ne vous en dis pas plus si c’est un film que vous voulez voir. Si vous l’avez déjà vu, qu’en avez-vous pensé ?

1 réflexion au sujet de “Les Eblouis”

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