Pathologies et soins

Les premiers épisodes psychotiques (PEP)

Quelle est la différence avec la schizophrénie ? Qu’est-ce qu’on entend par « premier épisode psychotique » ?

C’est un diagnostic que l’on peut poser chez les personnes pour qui c’est la première fois qu’il y a une perte de contact avec la réalité. Comme c’est la toute première fois, il s’agit d’une expérience qui peut être extrêmement angoissante pour les patients qui la vivent. Surtout que les très nombreux préjugés sur la psychose vont venir majorer cet état d’angoisse. Ce premier épisode peut survenir en moyenne à la fin de l’adolescence et au début de l’age adulte. Il peut évoluer de différence manière : vers un trouble schizophrénique, un trouble bipolaire, un trouble de personnalité… ou rien du tout et se résoudre.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes vont avoir un impact sur la pensée, les émotions et les comportements. Cela peut être une entrée fracassante avec des symptômes bruyants, comme cela peut être plus progressif et dans ces cas-là, il est parfois difficile de poser le diagnostic. C’est pourquoi avoir une expertise sur le sujet est important, car rappelons-le, la durée de psychose non-traitée est fortement corrélée au pronostic du trouble. Les symptômes doivent être présents tous les jours pendant plus de 7 jours.

Les symptômes que l’on peut rencontrer sont :

  • Les idées délirantes : Ce sont des interprétations que l’on peut avoir sur des situations du quotidien qui s’avèrent erronées quand on y prête attention : Par exemple l’impression d’être surveillé, que quelqu’un veut nous faire du mal, que les médias nous adressent des messages à travers les écrans, qu’on peut lire dans nos pensées…)
  • Les hallucinations : Cela peut concerner tous les sens. Entendre une voix que personne n’entend, voir quelque chose qui n’est pas vraiment là, sentir des odeurs que d’autres ne sentent pas, avoir l’impression d’être touché, d’avoir quelque chose sous la peau…)
  • Les troubles de la parole, de la pensée ou du comportement : Cela peut s’observer dans le discours du jeune qui est désorganisé, les idées n’ont aucun lien les unes avec les autres, les proches ont du mal à suivre le discours du patient ou ne le comprennent pas. La désorganisation peut aussi se voir dans le comportement (bizarreries du comportement) du jeune et dans sa pensée.
  • Les symptômes dits « négatifs » : Ce sont les symptômes qui ressemblent beaucoup à ceux de la dépression (d’où la nécessité d’avoir une expertise sur le sujet) comme : le repli sur soi, l’apathie, l’émoussement des émotions, un discours qui peut être pauvre au niveau du contenu et des idées…
  • Les autres symptômes : perte de concentration, d’attention, de mémoire. Difficulté à planifier des choses et à les réaliser. Cela peut notamment s’observer à l’école, on peut voir parfois une chute des résultats scolaires du fait de ces difficultés.

Qu’est-ce qui peut provoquer un premier épisode ?

Il n’y a pas de cause unique, on estime que c’est l’interaction de plusieurs facteurs qui peut faire en sorte que la pathologie se déclare. On parle de modèle Bio PsychoSocial. Un terrain génétique vulnérable avec des antécédents de troubles psychologiques (de tout type) dans la famille peuvent induire une vulnérabilité au stress chez le jeune.

Vivre un ou plusieurs événements stressant sur un terrain vulnérable fragilise encore plus le jeune. Cela peut être des événements traumatiques ou des événements qui peuvent engendrer une quantité de stress : décès, accident, maladie grave, problème de logement, changement d’établissement scolaire/travail, grossesse, accouchement, harcèlement et intimidation…

La consommation de certaines drogues peut favoriser l’apparition du premier épisode psychotique. Notamment le cannabis. Plus la consommation de cannabis est importante et débute tôt, plus le risque de faire un PEP est majoré.

Prise en charge

La prise en charge doit être la plus précoce possible afin qu’un traitement puisse être introduit rapidement :

Symptômes psychotiques > 7jours > PEP > consultation avec un psychiatre le plus rapidement possible > rapidement, un bilan approprié pour écarter toute cause organique > introduction du traitement antipsychotique.

En termes de prise en charge psychosociales nous pouvons réaliser plusieurs choses :

  • Prendre en charge les comorbidités si il y a une consommation de cannabis par exemple.
  • Engager la famille dans les soins avec des groupes psychoéducatifs et d’information pour mieux accompagner le jeune au quotidien (BREF, Profamille etc..)
  • Psychothérapie de type TCC sur les symptômes productifs et négatifs.
  • Remédiation cognitive si nécessaire pour travailler les difficultés autour de la concentration, la mémoire, l’attention et la panification.
  • La psychoéducation du patient à travers des groupes. Ce qui permet au jeune de voir également qu’il n’est pas seul à vivre cette expérience. (Icare, You Care, TIPP)
  • Avoir un accompagnement complet médical et psychosocial.

Ressources :

Guide d’information

Brochure de l’institut de Psychiatrie

Le site Santé Psy Jeunes

Programme I care/You care (Psychoéducation famille et patient)

Profamille (Psychoéducation Proches)

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